M COMME MÉGALO
Préfixe à succès, qui se suffit et en dit long.
La manie du mégalo s’explique facilement par un trouble optique : il voit grand.
La mégalo des mégalos atteint des degrés variables. Il en est qui se sont imprimées dans les livres d’histoire et d’autres, modestes, qui n’impressionnent que leurs voisins.
Nous aborderons le mégalo supérieur avec quelques figures emblématiques :
- mélomane, le mégalo ne peut entendre la musique que dans son opéra personnel ;
- mystique, il ne peut se recueillir et prier que dans une basilique construite à ses mesures et, si esthète au surplus, décorée par Michel-Ange, aidé d’artistes en vogue ;
- fidèle à sa paroisse, le président à vie saura l’honorer en remplaçant la case-chapelle de son enfance par une réplique, à l’échelle, de St Pierre ;
- aimant la nature et s’entourer d’amis, il fait construire à la campagne le palais de ses rêves pour y couler un règne heureux, loin d’un peuple sans étiquette.
D’autres mégalos, moins avides de gloire, succombent aussi à la folie des grandeurs. Ce sont tous ces malheureux qui vivent à crédit car ils ne savent pas résister aux mirages de la publicité, ou achètent des maisons sans avoir l’argent pour rembourser le crédit.
Le jour du règlement des comptes, ils tombent de haut : se retrouvent sur la paille pour les uns, discrédités pour les autres. Il n’y a que sa Sainteté qui, par tradition est absoute de tout péché.
Mais, le mégalo pourrait se soigner et les perspectives retrouver leur place. Le problème est qu’il ne veut pas guérir et cela d’autant moins qu’il est monté haut et a beaucoup travaillé pour gagner le pouvoir. En avantage annexe, il estime avoir le droit d’assouvir sa secrète envie de faire, enfin, selon son bon plaisir.
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